SANGLOTS DE LUMIÈRE
Il arrive maintenant le soir
comme d’habitude sans habitude.
Le ciel en sang de coucher du soleil
éclate en sanglots de lumière.
Les nuages maintenant deviennent
des mouettes blanches qui veulent
embrasser l’arc-en-ciel sur la toile
bleue infinie de l’univers,
pendant qu’il pleut des métaphores
sur un puits de morceaux en papier.
Il semble qu’on va déraciner à jamais
un autre instant éphémère de beauté,
enivrante et éblouissante,
sur une ville peuplée
de phares éteints et fatigués
où il ne débarque que mes doigts
comme des bateaux qui ont perdu
leur boussole en écoutant
ton absence de sirène.
Poètes, aventuriers de mots,
marins d’eaux troublées,
voyageurs d’un sentier
inconnu que l’on appele le rêve.
On se dit toujours
qu’il n’y a qu’une seule fois
pour la vie qui découle
maintenant de chaque petite morte
dans tes bras comme des huis
de bois, de vent et nostalgie.
La mélancolie alors m’assomme
à coups de solitude et désarroi.
Mais tu sonnes à la porte
toujours ouverte de mes entrailles
comme si tu découvrais des portes
vers la caresse tendre d’un bisou
même s’il n’y pas de lèvres
où la chair peut satisfaire son envie:
je suis doucement condamné
à effleurer toujours ta silhouette d'encre.
Ton regard devient alors
la bienvenue ensoleillée
des matins tristes et solitaires :
tu donnes toujours une autre couleur
à un paradis d’ombres oniriques
quand à la lueur de tes pupilles
les étoiles qui restent s’accrochent.
Ta voix est la force transparente
alors du courant marin
qui pousse mon silence
vers la douce musique
d’une rime portant ton nom.
Ton souvenir,
quand tu ne tombes pas
dans mon oubli me conduit
vers un Parnasse et un Olympe
où tu es la seule Grèce
et nymphe qui règne.
Ton corps alors est comme la Rome
où tous mes chemins se croisent.
La grève sur laquelle mes vagues
de désir veulent toujours déferler.
Et je t’aime simplement
comme d’habitude, sans habitude.
Quand il arrive maintenant le soir
comme d’habitude sans habitude.
Le ciel en sang de coucher du soleil
éclate en sanglots de lumière.
Et je t’aime simplement
comme d’habitude, sans ton habitude.